Passer au contenu principal

DATE DE PUBLICATION : 24 APRIL 2024

Au fil du temps, les agents pathogènes évoluent et peuvent devenir résistants aux antibiotiques, ce qui complique le traitement des infections susceptibles d'entraîner un sepsis. Cette augmentation continue des bactéries antibiorésistantes demeure une menace pour la santé publique.

Nous avons eu un entretien virtuel avec Eric R. Wenzler, PharmD, BCPS, BCIDP, AAHIVP, Professeur adjoint au service de pratique pharmaceutique de la faculté de pharmacie de l'Université de l'Illinois à Chicago, pour en savoir plus sur le rôle du diagnostic et la gestion du bon usage des antibiotiques dans le traitement des patients atteints de sepsis.

 

Équilibre entre sepsis et bon usage des antibiotiques

Pour les patients à haut risque ou les patients atteints d'infections du sang, il est essentiel d'administrer rapidement une antibiothérapie empirique. Il est également impératif que l'usage des antibiotiques soit conforme aux objectifs de bon usage des antibiotiques. Comme l'explique le Docteur Wenzler, il y a « une sorte d'exercice d'équilibre entre la recherche d'une antibiothérapie empirique adaptée au risque du patient et une antibiothérapie au spectre suffisamment large pour supprimer les longs délais de mise en place d'un traitement efficace, délais qui entraînent une augmentation de la mortalité. » Pour trouver le juste équilibre entre le protocole sur le sepsis et les objectifs de bon usage des antibiotiques, le Docteur Wenzler déclare que nous sommes « toujours en train d'évoluer dans cette délicate fenêtre d'équilibrage entre trop et pas assez, juste ce qu'il faut. »

Selon lui, l'incidence du sepsis dû à des infections résistantes semble avoir suivi la tendance générale à la progression des infections antibiorésistantes, bien que de nombreux cas restent sensibles ou même négatifs à la culture. Quoi qu'il en soit, ajoute-t-il : « Dans ce contexte, notre travail consiste généralement à optimiser l'usage des antibiotiques. »

Bien qu'il soit difficile de trouver un équilibre entre le sepsis et le bon usage des antibiotiques, il existe des pratiques exemplaires pour collaborer avec les cliniciens et les aider à optimiser l'usage des antibiotiques chez les patients atteints de sepsis, en particulier ceux qui souffrent d'infections résistantes. Le Docteur Wenzler explique que, d'après son expérience, les deux moyens les plus efficaces sont :

  • la connaissance des propriétés pharmacocinétiques/pharmacodynamiques pour optimiser l'usage des antibiotiques
  • les diagnostics rapides pour identifier avec précision le micro-organisme responsable de l'infection .« Il a été démontré que les diagnostics rapides associés à une intervention de bon usage des antibiotiques, en particulier chez les patients souffrant d'infections du sang, réduisent considérablement la mortalité, la durée d'hospitalisation et les coûts », poursuit le Docteur Wenzler.

Il donne également son point de vue sur une étude qui suggère que le moment de l'administration d'antibiotiques aux patients atteints de sepsis et présentant un choc septique devrait être envisagé séparément. Contrairement à l'étude, le Docteur Wenzler considère le sepsis et le choc septique comme une évolution de l'un vers l'autre. S'il reconnaît que les patients atteints de choc septique sont certainement plus vulnérables et doivent être traités en priorité en fonction de leur risque, le Docteur Wenzler note que « une antibiothérapie rapide, administrée au bon moment et adaptée est importante pour tous les patients, qu'ils soient ou non atteints d'une infection grave. » Lors de l'administration d'une antibiothérapie à des patients souffrant d'une infection du sang, il est essentiel de respecter les « cinq B » : bon patient, bon médicament, bonne dose, bonne durée et bonne voie d'administration.

 

Le diagnostic et le travail d'équipe sont indispensables pour le bon usage des antibiotiques

Le Docteur Wenzler note que la pandémie de COVID-19 a montré que la collaboration entre les cliniciens et le laboratoire est une nécessité et qu'elle a mis en évidence l'importance capitale du diagnostic et du laboratoire clinique. Un renforcement de la collaboration, conjugué à la mise en œuvre de diagnostics permettant d'obtenir des résultats au bon moment, peut favoriser une approche globale visant à faire coïncider les objectifs de bon usage des antibiotiques et la prise en charge du sepsis.

La connaissance de la modélisation pharmacocinétique/pharmacodynamique, l'application des éléments de base du CDC, ainsi que les orientations et les critères de qualité des Centers for Medicare and Medicaid Services (CMS), peuvent également apporter une aide. Par exemple, les règles des CMS pour C. difficile ont contribué à réduire ces infections nosocomiales dans les hôpitaux américains.

Enfin, pour toutes les organisations, même celles dont les ressources sont limitées, investir dans la technologie du diagnostic peut représenter le moyen le plus efficace de soutenir le protocole de gestion du sepsis et les objectifs de bon usage des antibiotiques. « Je pense qu'il serait difficile de trouver un autre élément offrant un retour sur investissement équivalent à celui des diagnostics rapides » ajoute le Docteur Wenzler.

 

 

 

Les avis exprimés dans cet article ne sont pas nécessairement ceux de bioMérieux.

 

 

VOUS SEREZ PEUT-ÊTRE INTÉRESSÉS PAR CES ARTICLES...


PARTAGEZ CET ARTICLE :

  • Sepsis