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DATE DE PUBLICATION : 14 JUIN 2023

La pandémie de COVID-19 continue de toucher les populations mondiales à grande échelle. Jusqu'en avril 2023, plus de 700 millions de cas confirmés de COVID-19 et près de 7 millions de décès ont été déclarés à l'Organisation mondiale de la santé (OMS). 

Depuis le début de la pandémie de COVID-19, la recherche et le suivi ont été nécessaires pour guider le choix du traitement des patients en milieu clinique et contribuer aux efforts de ralentissement de la maladie. Cependant, les données n'ont pas toujours été facilement disponibles, en particulier au début de la pandémie. Parce qu’il fallait agir rapidement avec les patients les plus gravement atteints, les prestataires de soins ont été amenés à prescrire de manière empirique en s'appuyant sur leur expérience et leurs observations mais sans disposer de données de veille utiles. Si un traitement empirique est essentiel pour les patients gravement touchés, il peut également contribuer à l'usage inutile d'antibiotiques, aggravant ainsi l'antibiorésistance.

 

Prescription et prévalence d'une co-infection ou d'une infection secondaire bactérienne

Selon la définition de l'OMS, l'antibiorésistance est un processus naturel qui se produit lorsque des bactéries, des virus, des champignons et des parasites évoluent au fil du temps et ne réagissent plus aux médicaments mis au point pour les éradiquer. Bien que l'antibiorésistance soit un processus naturel, elle est fortement accélérée par l'usage abusif et la surconsommation d'antibiotiques chez l'homme et l'animal. L'antibiorésistance, qui progresse chaque année, constitue une menace immédiate et grave pour la santé publique.

Les antibiotiques servent uniquement à traiter les infections bactériennes et sont inefficaces contre les infections virales, dont le SARS-CoV-2. De nombreuses études indiquent que l'usage fréquent d'antibiotiques pendant la pandémie de COVID-19 a eu des effets considérables sur l'antibiorésistance, en particulier lors des premières phases de la pandémie, pendant lesquelles les antibiotiques ont été encore plus largement prescrits. De nombreux patients atteints du COVID-19 ayant reçu un traitement antibiotique ont été suspectés de présenter une co-infection ou une infection secondaire bactérienne. Il est toutefois important de noter que « sur la base de la situation clinique, il est difficile de distinguer une infection pulmonaire bactérienne d'une infection pulmonaire virale

Selon une étude publiée par The Lancet, la présence de co-infections bactériennes et d'infections bactériennes secondaires chez les patients atteints de COVID-19 est généralement de l'ordre de 5,3 % et 18,4 % respectivement. Malgré une faible prévalence des co-infections et des infections secondaires, l'usage d'antibiotiques est élevé, de l'ordre de 50 à 75 %. L'étude montre également que, parmi les patients COVID-19 atteints d'infections bactériennes, 60,8 % sont résistants aux antibiotiques.

Ces données soulignent la nécessité de réduire la surconsommation d'antibiotiques et de mieux comprendre les effets du COVID-19 sur l'antibiorésistance. De nouvelles données indiquent que la hausse des hospitalisations liées au COVID-19 est associée à une augmentation des infections antibiorésistantes, notamment le Staphylococcus aureus résistant à la méthicilline (SARM) et l'Enterococcus résistant à la vancomycine.

 

Rôle des diagnostics dans la réduction de la surconsommation d'antibiotiques

Les diagnostics sont d'une importance capitale dans la lutte contre les maladies infectieuses et la réduction de la surconsommation d'antibiotiques. Ils se sont également révélés essentiels dans la réponse à la pandémie de COVID-19. Les tests de diagnostic peuvent aider les cliniciens à distinguer les infections bactériennes des infections virales et à identifier les agents pathogènes responsables, ce qui facilite la prise de décision quant à l'usage ou non d'antibiotiques et au choix de ces antibiotiques. Une meilleure prescription permet non seulement de réduire l'ampleur de l'antibiorésistance mais aussi d'assurer une prise en charge optimale des patients.

Comme le soulignent les Centers for Disease Control and Prevention (CDC), « les échecs dans la lutte contre l'antibiorésistance peuvent et doivent être temporaires. » Chacun a un rôle à jouer dans la lutte contre l'antibiorésistance. L'OMS rappelle ce qui suit aux consommateurs :

  • Utiliser des antibiotiques uniquement sur ordonnance d'un professionnel de santé certifié.
  • Ne jamais exiger d'antibiotiques si votre professionnel de santé vous dit que vous n'en avez pas besoin.
  • Toujours suivre les conseils du professionnel de santé lors de l'utilisation d'antibiotiques.
  • Ne jamais partager ou utiliser les antibiotiques restants.
  • Prévenir les infections en se lavant régulièrement les mains, en évitant les contacts rapprochés avec des malades, en ayant des rapports sexuels protégés et en étant à jour des différents vaccins.
  • Préparer les aliments dans de bonnes conditions d'hygiène, en appliquant les Cinq clefs pour des aliments plus sûrs de l'OMS, et choisir des aliments qui ont été produits sans usage d'antibiotiques pour stimuler la croissance ou prévenir les maladies chez les animaux sains.

 

Les avis exprimés dans cet article ne sont pas nécessairement ceux de bioMérieux. 

 

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