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DATE DE PUBLICATION : 28 JUIN 2023

L'insuffisance rénale aiguë (IRA), dégradation soudaine de la fonction rénale, est associée à un taux élevé d'hospitalisation prolongée, de mortalité hospitalière et à une augmentation des dépenses pour les hôpitaux. De nombreuses études montrent que l'insuffisance rénale aiguë peut être évitée. La recherche permet de penser que l'incidence de l'IRA chez les patients hospitalisés se situe entre 22 et 57 % et que le taux de mortalité global en milieu hospitalier pour les patients atteints d'IRA est d'environ 12,8 %. Il n'existe pas de traitement pharmacologique pour prévenir, traiter ou améliorer la guérison de l'IRA, c'est pourquoi l'identification des patients à risque est primordiale.

Bien que la prévention permette de réduire la fréquence d’apparition d’une IRA ou d’atténuer sa gravité, il reste des défis à surmonter. Selon un article récent, « ...le manque de sensibilisation à l'importance d'une détection et d'un traitement précoces parmi les membres de l’équipe de soins, et l'hétérogénéité des approches au sein des équipes soignantes restent un défi. » Le besoin mondial d'une sensibilisation accrue, de directives améliorées, de ressources et de formation continue d’être important. Dans certains pays, le manque de personnel en néphrologie est extrêmement fréquent ; les délais de prise en charge en sont donc également allongés. 

 

Prévention potentielle de l'IRA

Il est nécessaire de vérifier les antécédents médicaux du patient pour détecter d’éventuelles pathologies préexistantes. En effet, de nombreux facteurs augmentent le risque de développer une IRA, notamment le sepsis, le COVID-19, l'exposition à des médicaments néphrotoxiques et les co-morbidités comme le diabète de type 2 (DT2) ou l'hypertension (HTN). Les patients qui font l'objet d’interventions chirurgicales spécifiques peuvent également être exposés à un risque accru, comme en chirurgie cardiaque.

On estime qu'au moins 50 % des épisodes d'IRA sont d'origine communautaire. Les professionnels de santé doivent identifier les patients à risque et mettre en œuvre des mesures préventives. Lorsqu’un patient présente une probabilité élevée de développer une IRA, il est possible de réduire le risque en modifiant la nature de certaines interventions à venir.

Une autre méthode de prévention importante consiste non seulement à identifier les patients présentant un risque accru mais aussi à garantir que ces patients bénéficient d'un programme de prise en charge comprenant par exemple une évaluation de la fonction rénale tous les 12 mois.

 

Détection précoce de l'IRA

Une fois que tout ce qui permet de réduire le risque pour un patient a été fait, il est impératif que celui-ci soit suivi régulièrement pour permettre une détection précoce. Les professionnels de la santé s'appuient sur une combinaison d'outils diagnostiques, de symptômes et de présence de facteurs de risques pour surveiller l'apparition d'une IRA. Les marqueurs traditionnels utilisées pour diagnostiquer l'IRA (le débit urinaire et la créatinine sérique) sont considérées comme la méthode de référence pour l'évaluation de la fonction rénale.

Cependant, la créatinine sérique ne reflète pas le débit de filtration glomérulaire (DFG), car elle augmente seulement après une perte d'environ 50 % de la fonction rénale. Elle n’est donc pas une méthode de détection efficace : lorsque la concentration de créatinine sérique augmente, des lésions rénales peuvent déjà s'être produites. Quelques biomarqueurs alternatifs sont actuellement à l'étude et pourraient être plus sensibles que la créatinine sérique dans certains contextes ; les cliniciens étudient également de nouvelles plates-formes analytiques de pointe permettant de signaler l'IRA avant qu'elle se déclare. Les améliorations et les progrès des outils diagnostiques, des recommandations, des normes et des plates-formes analytiques ont le potentiel d’améliorer la détection précoce de l'IRA mais, il faut accorder la priorité à la recherche pour aider à développer et à optimiser ces outils. 

 

Amélioration de la détection et de la prévention de l'IRA

Le néphrologue Jay Koyner, professeur de médecine à l'université de Chicago, aide à définir le besoin d'outils avancés pour faciliter le diagnostic et le traitement de l'IRA en expliquant qu’« il y a des limites dans les outils que nous utilisons actuellement, et depuis plus de vingt ans, la recherche essaie de trouver de meilleures solutions de diagnostic pour les patients. »

De plus, selon le National Institute for Health and Care Excellence du Royaume-Uni, la mise en place des méthodes de prévention appropriées permettrait d'éviter chaque année jusqu'à 42 000 décès. Les connaissances sur l'IRA ont considérablement augmenté au fil du temps ; et la nécessité de poursuivre la recherche et la formation à l'échelle mondiale reste essentielle.

 

 

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