Infections respiratoires équines : que faire face à un cheval qui tousse ?
Par la rédaction de bioMérieux | Temps de lecture : 3 min
Face à un cheval en difficulté respiratoire, savoir reconnaitre rapidement les signes d’une pathologie grave est essentiel.
Aux premiers symptômes, il peut être difficile de faire la différence entre une simple toux et une infection grave pouvant évoluer vers une détresse respiratoire, voire pour certaines maladies vers des symptômes neurologiques. Des signes en apparence bénins peuvent en réalité masquer un problème bien plus critique. Non détectée à temps et mal prise en charge, une pathologie respiratoire peut avoir des séquelles durables sur la santé de votre cheval et compromettre toute sa carrière sportive.
Un danger sous-estimé
Les chevaux respirent exclusivement par voie nasale, ce qui rend toute obstruction ou infection des voies respiratoires supérieures particulièrement problématique. Les maladies respiratoires ont donc un impact direct sur leur santé, leur bien-être, leurs performances sportives, et peuvent entraîner d’importantes pertes économiques liées aux traitements, aux baisses de performance ou de fertilité.
Des pathologies bien plus fréquentes qu’on ne le croit
Jusqu’à 80 % des chevaux contracteront une infection respiratoire au cours de leur vie. Ces maladies sont donc loin d’être anecdotiques. En outre, les flambées de rhinopneumonie et de grippe équine sont de plus en plus fréquentes et virulentes, renforçant la nécessité d’une vigilance constante.
La grippe équine est provoquée par le virus Influenza A équin (sous-types H7N7 et H3N8), elle touche surtout l es jeunes chevaux (jusqu’à l’âge de 2-3 ans). Après une incubation de 1 à 3 jours, les symptômes fréquemment rencontrés sont : fièvre, anorexie, jetage nasal, toux et tachypnée. Dans les cas graves : myocardite, myosite, œdème des membres, encéphalite.
La rhinopneumonie équine est liée aux herpesvirus équins (EHV-1 & EHV-4), très contagieux et présents dans le monde entier. Jusqu’à 80 % des jeunes chevaux y sont exposés dès leur première année. Après une incubation d’environ 10 jours, les symptômes varient : fièvre avec pharyngite bénigne, mais aussi avortement (EHV-1 & 4) ou myéloencéphalopathie (EHV-1).
Quels sont les signes cliniques à surveiller?
- Fièvre, adénopathie sous-maxillaire
- Abcédation des noeuds lymphatiques cervicaux.
- Toux, jetage nasal
- Détresse respiratoire
- Léthargie, intolérance à l’effort
- Inconfort, douleur, gêne
- Perte d’appétit, amaigrissement
La gourme est provoquée par Streptococcus equi equi, elle évolue après 2 à 10 jours d’incubation. Fièvre, abattement, anorexie, jetage nasal, adénite sous-maxillaire avec formation d'abcès sont les principaux symptômes. Certaines formes atypiques peuvent présenter des complications graves (empième des poches gutturales, abcès pulmonaires métastatiques). La mortalité est faible mais les risques de récidives et complications sont élevés.
Les rhinites infectieuses sont causées par les virus de la rhinite équine A & B ou l’adénovirus équin 1. Fièvre, anorexie, œdèmes périphériques, conjonctivite, toux, avortement, leucopénie représentent un tableau clinique classique. Le pronostic est généralement bon, mais le diagnostic reste essentiel pour adapter les soins et prévenir la contagion.
Ces pathogènes sont responsables de la majorité des infections respiratoires équines. Les épizooties sont possibles toute l’année, mais l’automne et l’hiver sont des périodes particulièrement propices.
Les pathogènes responsables d’infections respiratoires équines les plus fréquents:
- Virus Influenza équin de type A,
- Herpesvirus équins (EHV-1 & EHV-4),
- Streptococcus equi equi,
- Virus de la rhinite équine A & B,
- Adenovirus équin 1.
Le cas de Valence : quelles leçons peut-on en tirer ?
En 2021, une épidémie de rhinopneumonie (EHV-1) à Valence (Espagne) a entraîné la mort de 18 chevaux. Cette crise illustre la difficulté de maîtriser un virus hautement contagieux dans une communauté équine. (rapport complet de la FEI ici)
Lors de cet événement, le virus EHV-1 s’est propagé rapidement au sein de l’effectif des chevaux venus de toute l’Europe, révélant ainsi des failles dans les mesures de biosécurité et la complexité de détecter rapidement les individus contaminés.
Les chevaux vivant en collectivité ou en compétition sont donc à risque accru. La mise en place de mesures strictes est indispensable pour éviter la propagation.
Quels sont les modes de transmission des maladies respiratoires équines?
- Contact direct avec un cheval malade par des éternuements ou des sécrétions nasales.
- Transmission aérienne : agents infectieux sous forme d’aérosols, surtout en milieu confiné.
- Contact indirect : matériel contaminé, abreuvoirs, seaux, équipements partagés entre les chevaux.
→ En cas d’infection, isolez les chevaux atteints et interdisez les contacts directs et indirects
L'importance d'une intervention précoce
Même si l’infection semble bénigne, elle peut avoir des conséquences graves. Dès les premiers signes, une prise en charge rapide est essentielle.
Un examen clinique approfondi, complété par des tests de diagnostic in vitro, est indispensable pour identifier la cause exacte (infectieuse ou non) et adapter le traitement.
L’anticipation reste votre meilleur atout face aux maladies respiratoires infectieuses équines !
Les maladies respiratoires représentent un défi majeur pour nos amis équins. Les herpèsvirus équins 1 et 4, le virus Influenza A et Streptococcus equi equi sont les agents pathogènes à l’origine des maladies respiratoires les plus graves chez le cheval.
Fièvre, jetage nasal séreux, anorexie et toux en sont les principaux symptômes mais ils ne constituent qu’une partie du problème. Car au-delà du bien-être du cheval, c’est toute la gestion de l’écurie, voire une filière économique entière, qui peut être impactée en cas d’épizootie.
La vigilance, le dépistage précoce et un diagnostic causal complet sont les pierres angulaires pour permettre une récupération rapide et contenir la propagation de la maladie.
L’importance du diagnostic et de la biosécurité dans les pathologies respiratoires équines ne doit pas être sous-estimée. Pour aller plus loin sur ces questions de prévention et d’anticipation, consultez notre article « Management et prévention des infections respiratoires équines »
Points clés à retenir sur les maladies respiratoires équines
- Les herpesvirus équins 1&4, le virus Influenza A et Streptococcus equi equi sont les principaux agents pathogènes responsables des infections respiratoires les plus graves chez les chevaux.
- Les symptômes incluent fièvre, jetage nasal séreux, anorexie et toux. Mais ces signes sont peu spécifiques et ne révèlent qu’une partie de la menace.
- Au-delà de la santé du cheval, les épizooties perturbent la gestion de l’écurie et ont des conséquences économiques pour l’ensemble du monde équin.
- La vigilance, la détection précoce et un diagnostic précis sont essentiels pour limiter la propagation et favoriser une récupération rapide.
→ Restez vigilants : chaque jour sans diagnostic est un jour de perdu dans la lutte contre les infections respiratoires équines !
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