Facteurs de risque sanitaires et socio-économiques de développement d'un sepsis

Les tendances indiquent que les cas de sepsis sont en progression d'une année sur l'autre, probablement en raison de facteurs comme le vieillissement de la population, les problèmes de santé associés, les interventions invasives et la multiplication des agents pathogènes antibiorésistants contre lesquels il n'existe que peu, voire pas, d'antibiothérapies efficaces. Les patients qui présentent un risque accru de développer un sepsis sont les suivants : les personnes âgées, les femmes enceintes, les nourrissons de moins d'un mois, les patients hospitalisés et les personnes atteintes de certaines pathologies. Une étude parue dans Nature indique que certaines pathologies préexistantes sont particulièrement associées à un risque accru de sepsis, notamment l'insuffisance rénale terminale, les maladies hépatiques, le cancer, l'insuffisance cardiaque congestive et les antécédents de toxicomanie.

Outre les pathologies préexistantes, l'étude suggère que des paramètres comme la situation socio-économique, la démographie ou le niveau d'études peuvent tous avoir un effet sur la probabilité de développer un sepsis, bien que la relation ne soit pas parfaitement comprise. Si la situation socio-économique et le niveau d'études n'entraînent pas en eux-mêmes un risque supérieur de sepsis, ils peuvent contribuer à des facteurs qui ont des effets négatifs sur la santé en général, comme le manque d'exercice, le refus de la vaccination, une mauvaise alimentation ou le tabagisme. Parmi les autres facteurs possibles, citons la vie dans un foyer surpeuplé, la réticence à se faire soigner ou un stress chronique.

Dans le monde, le sepsis touche de manière disproportionnée les habitants des pays à revenus faibles et intermédiaires. Bien que les facteurs de risque se recoupent en partie, il existe également des différences importantes. La prévalence de l'infection est supérieure dans les pays à revenus faibles et intermédiaires car les populations ont souvent un accès limité à l'eau potable et à l'assainissement, sont exposées à la pollution de l'environnement, vivent dans des foyers surpeuplés et peuvent également souffrir de malnutrition. Ces facteurs sont ensuite associés à la difficulté d'accéder en temps voulu à des soins médicaux adaptés, point essentiel dans le cas du sepsis.

Bien qu'il soit extrêmement important de connaître les différents symptômes et facteurs de risque du sepsis, en particulier pour la recherche de soins médicaux en temps utile, les outils de diagnostic jouent un rôle essentiel dans la confirmation du diagnostic de sepsis et dans la gestion du traitement. Il existe différents types de tests que les professionnels de la santé peuvent utiliser pour établir le diagnostic initial, ainsi que d'autres facteurs cliniques. Lorsque le professionnel de la santé soupçonne un sepsis, son objectif consiste à offrir une antibiothérapie efficace pour traiter l'infection le plus rapidement possible.

Des tests supplémentaires effectués pendant l'hospitalisation peuvent aider le médecin à identifier la cause exacte de l'infection, à savoir si l'antibiothérapie est efficace, s'il faut la modifier et à quel moment il est possible de l'arrêter en toute sécurité.

Bien que des outils de diagnostic de pointe soient disponibles dans les pays à hauts revenus, il existe de nombreux obstacles à l'accès dans les environnements à faibles ressources qui peuvent inclure les zones rurales et les pays à revenus faibles et intermédiaires. Les gouvernements et les systèmes de santé doivent s'attaquer à ces obstacles.

Cependant, il est important que les patients connaissent les signes et les symptômes du sepsis, ainsi que les facteurs de risque. Lorsque vous consultez un médecin, n'oubliez pas de lui parler de vos pathologies ou de celles de votre proche car cela peut influencer sa capacité à prendre des décisions thérapeutiques en toute connaissance de cause.

Chaque année, plus de 47 millions de personnes dans le monde sont touchées par le sepsis. On estime que 11 millions d'entre elles décèdent. Comme le concluent les chercheurs dans leur article pour la revue MDPI Epidemiologia, « Le public, les politiques, les chercheurs et les professionnels de la santé doivent unir leurs efforts pour s'attaquer au fardeau mondial du choc septique et du sepsis. »