Les programmes de bon usage des antibiotiques sont essentiels pour réduire la consommation d'antibiotiques
Par la rédaction de bioMérieux | Temps de lecture : 2 min
Les antibiotiques ont montré qu'ils étaient des médicaments essentiels qui sauvent des vies. Cependant, leur mauvaise utilisation et leur surconsommation se sont généralisées, contribuant à l'augmentation de l'antibiorésistance.1 Aujourd'hui, les patients risquent de mourir prématurément à cause de l'antibiorésistance et nous sommes engagés dans une course pour protéger la médecine moderne.
Ces dernières années, les programmes de bon usage des antibiotiques ont été reconnus pour leur rôle dans la lutte contre l'antibiorésistance et l'amélioration de l'usage des antibiotiques en encourageant le respect des principes directeurs et l'établissement de comptes rendus. Ces programmes sont essentiels pour améliorer la prise en charge des patients et ont eu des effets marqués sur la baisse de la prescription et de la consommation d'antibiotiques dans le monde.
Données sur la réussite des programmes de bon usage des antibiotiques
Des programmes formalisés de bon usage des antibiotiques ont été mis en place dans les hôpitaux et dans d'autres cadres afin d'optimiser l'usage des antibiotiques et de ralentir le développement d'organismes résistants. Par l'établissement de protocoles faciles à suivre pour les cliniciens et les parties concernées, qui peuvent être contrôlés au fil du temps, et par l'instauration d'initiatives supplémentaires comme l'éducation des patients, les programmes de bon usage des antibiotiques peuvent orienter la prescription correcte d'antibiotiques dans les hôpitaux et la consommation de ces médicaments dans la communauté. Si ces programmes présentent des différences de structure, de fonction et d'objectifs, tous accordent la priorité à la sécurité des patients et à la réduction des dépenses de santé. Des études récentes montrent que, dans l'ensemble des établissements de soins de santé, les programmes de bon usage des antibiotiques observés ont permis de réduire la consommation d'antibiotiques de 28 % et les prescriptions globales d'antibiotiques de 10 %. 2 Selon Brian Raux, pharmacien spécialiste des maladies infectieuses et conseiller médical de bioMérieux, « chaque situation de soins de santé dans le monde est unique mais les principes fondamentaux des programmes de bon usage des antibiotiques sont à l'origine du succès non pas dans une seule clinique mais dans plusieurs régions. »
En Colombie, des programmes de bon usage des antibiotiques ont été mis en œuvre dans quelques établissements en fonction des ressources disponibles. Avant la mise en place de ces programmes, la tendance était à l'augmentation de la consommation des antibiotiques mesurés. Toutefois, la consommation d'antibiotiques a ensuite globalement diminué, un établissement ayant constaté une baisse de 45 %.3
Dans un hôpital de Cisjordanie, en Palestine, une étude a évalué l'effet d'un programme de bon usage des antibiotiques sur un groupe ciblé d'antibiotiques à large spectre sur une période de 20 mois avant et 17 mois après la mise en œuvre du programme. L'étude a démontré que le programme de bon usage des antibiotiques avait réduit positivement les coûts et la consommation d'antibiotiques mais n'avait pas eu d'effet statistiquement significatif sur le taux de mortalité.4
Obstacles et possibilités des programmes de bon usage des antibiotiques
Alors que le nombre de programmes de bon usage des antibiotiques en milieu hospitalier augmente à l'échelle internationale, les pays à revenus faibles et intermédiaires ont eu du mal à parvenir à un succès équivalent à celui des régions plus avancées. Dans ces pays, les programmes de bon usage des antibiotiques font face à toute une série d'obstacles, allant d'une pénurie de ressources humaines et d'une infrastructure de laboratoire inadaptée à un soutien gouvernemental limité et/ou à l'absence de principes directeurs nationaux. De plus, les médecins des pays à revenus faibles et intermédiaires ont souvent un niveau insuffisant de connaissance de ces programmes.5 Cependant, la plupart d'entre eux semblent désireux de recevoir la formation et les conseils nécessaires.
Pour aider à surmonter les obstacles uniques que rencontrent les pays à revenus faibles et intermédiaires, des organismes publics comme l'Organisation mondiale de la santé (OMS) ont développé des ressources de grande ampleur pour soutenir les établissements de santé, notamment sur la manière de démarrer un programme de bon usage des antibiotiques, les méthodes de suivi des performances, ainsi que l'activation de la formation et de l'éducation. La publication la plus récente, intitulée Policy Guidance on Integrated Antimicrobial Stewardship Activities 6, présente des actions pratiques et éprouvées susceptibles d'accélérer le bon usage des antibiotiques et met en avant l'importance d'un diagnostic optimisé reposant sur des tests et des données microbiologiques rapides et précis.
“Bien que des obstacles subsistent, des outils de diagnostic innovants et des approches fondées sur des données créent, pour les systèmes de santé, de nouvelles occasions de faire progresser le bon usage des antibiotiques dans le monde. ”
Alors que les tests de diagnostic rapide ont généralement été sous-évalués dans la préservation des antibiotiques, des preuves de plus en plus nombreuses confirment l'intérêt médical et économique des diagnostics et des analyses dans la lutte contre l'antibiorésistance, aussi bien à l'échelle du patient qu'à celle de la population. Grâce aux progrès constants d'outils comme les services logiciels sur le nuage, le partage et l'analyse des données deviennent plus accessibles, plus abordables et plus équitables pour les établissements de toutes tailles.7
De la prise de conscience à l'action
La recherche continue de faire apparaître une corrélation évidente entre la mise en œuvre des programmes de bon usage des antibiotiques et la réduction de la consommation de ces médicaments. Même si certains pays ont plus d'avance dans l'adoption et la promotion du bon usage des antibiotiques dans la pratique quotidienne, les programmes de bon usage des antibiotiques apparaissent comme un outil essentiel pour lutter contre la progression de la menace que constitue l'antibiorésistance. « Grâce à des solutions modernes et à une collaboration mondiale accrue, la mise en œuvre des programmes de bon usage des antibiotiques devient plus facilement réalisable et leurs résultats sont plus quantifiables, ce qui met en évidence leurs avantages médicaux et économiques indispensables » conclut Brian Raux.
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