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DATE DE PUBLICATION : 25 OCTOBRE 2023

Maladie de Parkinson, diabète, dystrophie musculaire : ces maladies sont toutes incurables mais elles présentent une autre similitude importante : la recherche de leur guérison relève du domaine des MTI.

 

Qu'est-ce qu'un médicament de thérapie innovante (MTI) ?

Les MTI sont des médicaments à usage humain qui reposent sur des gènes, des tissus ou des cellules avec une substance thérapeutique active tirant parti d'une des technologies de pointe suivantes : 1) techniques destinées à modifier le génome du patient, 2) acides nucléiques ou gènes recombinants (séquences qui ne seraient pas présentes dans le génome), 3) cellules sensiblement manipulées ou 4) cellules destinées à une fonction chez le patient différente de celle qu'elles avaient chez le donneur.

Ces médicaments sont produits à l’aide de processus biologiques et sont généralement divisés en quatre sous-catégories :

  1. médicaments de thérapie génique
  2. médicaments de thérapie cellulaire somatique
  3. produits issus de l'ingénierie tissulaire
  4. MTI combinés 

« Les thérapies cellulaires et géniques constituent un des piliers de la médecine régénérative. Elles ont le potentiel de transformer la qualité de vie et d'améliorer la santé des patients atteints de défauts génétiques et cellulaires, notamment les maladies génétiques, les maladies neurodégénératives et les tumeurs tissulaires malignes, entre autres » exposent les chercheurs dans un particle publié dans Frontiers in Bioengineering and Biotechnology.

 

Médicaments de thérapie génique : modifiés en laboratoire, administrés à un patient

Par définition, les médicaments de thérapie génique contiennent une substance active qui comprend ou est composée d'une séquence d'acide nucléique qui ne se trouverait pas dans le génome autrement (acides nucléiques ou gènes recombinants). L'objectif de l'administration de la(des) nouvelle(s) séquence(s) recombinante(s) consiste à réguler, réparer, remplacer, ajouter ou supprimer une séquence génétique existante dans le corps humain. L'effet thérapeutique d'un médicament de thérapie génique découle de la correction du gène ou de la protéine dysfonctionnel(le), soit en fournissant au patient une nouvelle version « saine » soit en supprimant la version « malade » du patient.  Bien entendu, la stratégie adoptée dépend entièrement de la maladie elle-même.

Les médicaments de thérapie génique peuvent être administrés ex-vivo ou in-vivo, ce qui indique uniquement la localisation de la manipulation génétique. Dans la thérapie génique ex-vivo, les cellules ciblées sont prélevées chez le patient, la thérapie génique est administrée aux cellules qui sont ensuite réintroduites dans le corps du patient. On peut citer comme exemple de médicament de thérapie génique ex-vivo la thérapie CAR T dans laquelle les cellules immunitaires sont manipulées pour attaquer les cellules cancéreuses puis réinjectées au patient où elles contribuent à lutter contre le cancer. Avec la thérapie génique in-vivo, la thérapie est administrée directement au patient sans manipulation des cellules en dehors de l'organisme. Par exemple, un traitement expérimental in-vivo pour la cécité héréditaire a été mis au point pour éliminer une mutation dommageable des cellules rétiniennes des patients.

 

Médicaments de thérapie cellulaire somatique : à différencier des greffes traditionnelles

Les médicaments de thérapie cellulaire somatique sont des cellules ou des tissus qui soit font l’objet d’une manipulation significative soit sont destinés à une utilisation pour une fonction essentielle différente chez le receveur de celle qu'ils avaient chez le donneur ou bien sont une combinaison des deux. L'objectif de la thérapie cellulaire consiste à traiter, prévenir ou diagnostiquer une maladie par une action pharmacologique, immunologique ou métabolique.

Dans le cas des greffes traditionnelles, les cellules ne sont pas manipulées de manière importante avant de pénétrer dans l'organisme et ont généralement la même fonction essentielle que chez le donneur. Pour être considéré comme un médicament de thérapie cellulaire somatique, la cellule ou le tissu doit être traité ou manipulé d'une manière modifiant son comportement lors de son administration au patient. Les mêmes cellules peuvent être un médicament de thérapie cellulaire somatique dans un contexte et pas dans un autre : par exemple, une greffe de moelle osseuse d'un donneur à un patient ne serait pas un médicament de thérapie cellulaire somatique si la moelle osseuse remplissait la même fonction chez le patient. En revanche, l'application de cellules souches de la moelle osseuse au cœur d'un patient pour contribuer à la guérison des tissus endommagés après une crise cardiaque serait considérée comme un médicament de thérapie cellulaire somatique puisqu'elle répond à un objectif différent de celui du donneur.

Les thérapies cellulaires et tissulaires peuvent être autologues (les cellules/tissus sont prélevés chez le patient, manipulés puis réimplantés chez le même patient) ou allogéniques (les cellules/tissus sont prélevés chez un donneur, manipulés puis administrés à un patient).

 

Les produits issus de l'ingénierie tissulaire : régénération, réparation ou remplacement de tissus humains

Les produits issus de l'ingénierie tissulaire contiennent ou sont constitués de cellules ou de tissus modifiés spécialement administrés pour régénérer, réparer ou remplacer des tissus humains existants. Un produit issu de l'ingénierie tissulaire peut contenir des cellules ou des tissus d'origine humaine ou animale ou les deux. Les cellules ou les tissus peuvent être viables (vivants) ou pas viables (pas vivants) mais, pour être considéré comme un produit issu de l'ingénierie tissulaire, le produit doit avoir un comportement pharmacologique, immunologique ou métabolique dans l'organisme.

La peau et les cartilages artificiels sont des exemples de produits issus de l'ingénierie tissulaire qui ont bénéficié de l'agrément de la Food and Drug Administration mais dont l'utilisation chez les patients humains est actuellement limitée.

 

MTI combinés : un composant supplémentaire

Les MTI combinés peuvent posséder une base génique, cellulaire ou tissulaire mais ils contiennent également un ou plusieurs dispositifs médicaux faisant partie intégrante du médicament. Les cellules intégrées dans un échafaudage, souvent utilisées dans l'ingénierie tissulaire, sont un exemple d'ATMP combinée. Les échafaudages fournissent le support structurel pour la fixation des cellules et le développement ultérieur des tissus.  

 

Les MTI sont à l'avant-garde de l'innovation

« La prochaine révolution dans le domaine des soins de santé sera sans aucun doute celle de la médecine régénérative, reposant sur la réalisation du potentiel des gènes et des cellules vivantes en tant que médicaments » affirment les auteurs du rapport Frontiers in Bioengineering and Biotechnology. Les MTI offrent la possibilité de répondre à d'importants besoins cliniques non satisfaits mais le chemin vers la mise en œuvre de ces thérapies innovantes sera long et semé d'embûches.

 

 

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