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DATE DE PUBLICATION : 07 MAI 2024

Les antibiotiques sont des outils décisifs pour prévenir et lutter contre les maladies. Pour autant, le nombre de signalements concernant la menace présentée par l'antibiorésistance et les bactéries résistantes aux médicaments versus l'efficacité dans le traitement de maladies est en hausse. 

L'antibiorésistance est un problème de santé publique, qui touche les humains mais aussi les animaux et l'environnement. Il est urgent d'agir dans tous les secteurs, y compris dans le secteur vétérinaire.

En mettant en œuvre des pratiques et des programmes relatifs au bon usage des antibiotiques, les vétérinaires ont un rôle à jouer pour garantir l'efficacité des antibiotiques, promouvoir la santé et le bien-être animal, et assurer un approvisionnement alimentaire effectif.

 

Le bon usage des antibiotiques en médecine vétérinaire

Afin de prévenir, contrôler, et traiter les maladies, il n'est pas rare que les antibiotiques soient administrés aux animaux de compagnie, de zoo et de laboratoire, ainsi qu'à ceux producteurs de denrées alimentaires et aux animaux aquatiques. Si nous espérons continuer à utiliser des antibiotiques essentiels en médecine vétérinaire tout en préservant leur efficacité pour de futures applications, le respect du bon usage des antibiotiques est décisif.

L'American Veterinary Medical Association (AVMA) définit le bon usage des antibiotiques à destination des vétérinaires comme étant « …les actions que les vétérinaires entreprennent individuellement et en tant que professionnels pour assurer, par un contrôle consciencieux et une prise de décision médicale responsable, l'efficacité et la disponibilité des antibiotiques, tout en préservant la santé animale, publique, et environnementale. »

L'Université de Melbourne a identifié  6 éléments principaux à prendre en compte lors de l'adoption d'un programme de médecine vétérinaire sur le bon usage des antibiotiques en Australie, parmi lesquels chacun d'entre eux pourrait être appliqué à l'échelle mondiale :

  1. Identification d'une personne référente : vétérinaire ou infirmière en chef du cabinet qui va s'approprier le programme.
  2. Suivi des directives et bon usage des antibiotiques : cela implique l'assimilation des principes généraux sur les antibiotiques afin d'en améliorer la prescription et de réduire leur usage dans la pratique des soins médicaux primaires. 
  3. Mise en place d'un code couleur : il s'agit d'attribuer un code couleur aux antibiotiques de la pharmacie de la clinique en fonction de leur degré d'importance.
  4. Tests diagnostiques : davantage de tests diagnostiques afin de pouvoir distinguer les cas d'origine bactérienne de ceux qui ne le sont pas. 
  5. Prescription différée : elle accorde généralement aux patients un délai de 2 jours après délivrance de l'ordonnance. Ainsi, en cas de persistance ou d'aggravation des symptômes, ils peuvent se procurer les antibiotiques.
  6. Directives locales : connaissances des directives locales d'utilisation. 
     

Diagnostic et bon usage des antibiotiques en médecine vétérinaire

Comme souligné plus haut par les directives australiennes de l'Université de Melbourne en matière de prescription vétérinaire, le recours aux diagnostics peut jouer un rôle décisif dans l'incitation au bon usage des antibiotiques. Les tests diagnostiques peuvent aider à identifier avec précision l'agent pathogène responsable, de manière à définir l'antibiothérapie qui convient ou à établir s'il est nécessaire ou non de prescrire un antibiotique. L'identification précise du type d'antibiotique et du moment où il convient de l'utiliser contribue à limiter son usage excessif, facteur clé de l'apparition et de la propagation d'agents pathogènes antibiorésistants.

Les diagnostics peuvent également contribuer à la désescalade antibiotique qui « consiste à passer de médicaments d'importance élevée à des médicaments d'importance faible ou moyenne si l'antibiogramme indique leur efficacité, ou à passer d'un traitement à large spectre à un traitement à spectre étroit une fois que l'agent causal a été identifié. »

 

L’impact des programmes de bon usage des antibiotiques en médecine vétérinaire

Une étude publiée dans le NCBI mesurant l'impact des programmes de bon usage des antibiotiques en médecine vétérinaire conclut que : « Les interventions de bon usage des antibiotiques ont eu un impact positif pour de nombreuses cliniques vétérinaires générales, entraînant une baisse de l'utilisation globale des antibiotiques », justifiant ainsi l'importance vitale d'une mise en œuvre cohérente et d'un soutien aux initiatives de bon usage des antibiotiques. 

Les organismes antibiorésistants peuvent être transmis de l'homme à l'animal (et vice-versa) et par les aliments d'origine animale. Bien que la majorité des débats sur l'antibiorésistance et le bon usage des antibiotiques se concentre sur un usage à destination de l'homme, la médecine vétérinaire joue un rôle important dans la lutte contre l'antibiorésistance. 

L'antibiorésistance touche tous les êtres vivants. Une grande quantité d'antibiotiques étant utilisée pour les animaux d'élevage destinés à l'alimentation, les vétérinaires ont un impact décisif sur l’utilisation de ces médicaments, et doivent adopter des pratiques de bon usage des antibiotiques et limiter leur utilisation en fonction de l’importance médicale.Forme

 

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